j'adore =) tiens dans ce genre la j'en ai une.
"Livré à lui-même, planté au milieu de la plaine comme un blockhaus isolé, le bataillon devient vite l´objet de la sollicitude des canons anglais. Obus, boulets, mitraille, tirés à quart de portée, couchent immédiatement au sol 150 hommes.
Les survivants se contentent de resserrer les rangs. Croyant que leurs projectiles ont ouvert une brèche, les cavaliers anglais se précipitent, mais, même ébréché, le rempart est toujours solide: 200 hommes et cheveaux mordent la poussière et servent de glacis.
Une nouvelle vague s´avance, plus compacte, pour écraser ce symbole qui ne veut pas s´éteindre. Les grenadiers, immobiles, attendent. Parvenus à une centaine de pas de leurs adversaires, les anglais font prendre galop à leur monture, confiants dans la masse de ces énormes cheveaux irlandais pour désintégrer ce muret humain. Cette seconde charge subit le sort de la précédente, mais avec des pertes plus importantes.
On raconte, bien sûr, que chaque nouvelle charge est accueillie aux cris de Vive l´Empeureur et que les grenadiers rient de la déroute des cavaliers ennemis.
Une troisième charge se présente, soutenue par des pièces d´artillerie. Arrêt à deux cents pas des restes du bataillon. La mitraille siffle, tue des vivants, achève des blessés, brise les baïonettes. La cavalerie sûre, alors, de son fait, encercle ce qui subsiste du bataillon. Un millier de cheveaux se lancent à l´assault des quatres côtés du petit carré. La charge passée, les dimension du carré sont encore réduite, mais la géométrie humaine est toujours debout.
Une vingtaine de dragons et de hussards anglais et quelques lanciers prussiens ont réussi cependant à franchir l´obstacle, et s´activent à la besogne la plus simple: sabrer les blessés couchés sur le sol. Pas un cavalier ne ressort vivant.
Des 550 grenadiers, il n´en reste plus que 300 à peine en état de marcher. Résister davantage? Ce serait se sacrifier sans aucun profi pour qui que ce soit. Les survivants décident de battre en retraite mais ils ne sont plus assez nombreux pour se tenir sur trois rangs, ni sur quatre faces: le carré devient un triangle plus ou moins régulier. Pour ne pas les laisser aux mains de l´ennemi, les soldats emmènent
leurs camarades blessés [...]il est 21 heures, et le temps est couvert."